Par ce petit mot, je tiens à tous vous remercier de votre soutien, vos attentions, votre présence....
Voici ici les petits mots de Grégoire, Louis et Sandrine :
Grégoire :
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. »
— Jean d’Ormesson
Aujourd’hui, je veux vous parler de ma grand-mère. Une femme de caractère, une vraie battante, toujours déterminée, et qui allait au bout de ses convictions.
Je repense souvent avec tendresse à nos étés à Peñíscola. Ces moments d’enfance en famille, où nous passions tous du bon temps ensemble. Ces souvenirs restent gravés dans mon cœur.
Je repense aussi aux repas, surtout son fameux lapin à l’estragon. C’était bien plus que de simples plats : c’était l’occasion de se retrouver, de resserrer les liens autour de notre papy et maman, de partager des instants de vraie convivialité.
Elle avait également un sens du détail incroyable, que ce soit dans sa tenue ou dans la manière dont elle racontait ses histoires. Parfois un peu longues, mais toujours intéressantes. Il fallait reconnaître que c’était un vrai talent de capter notre attention, même si on attendait parfois la chute avec impatience.
Je me souviens de ces après-midis à faire du roller avec ma sœur et notre grand-père, en attendant le goûter qu’elle préparait. Puis, on s’installait pour regarder Canal J, cette chaîne qu’on n’avait pas chez nous. Ces moments sont gravés dans ma mémoire.
Elle avait aussi ses petites habitudes, comme couper nos ongles avec ses ciseaux d’une précision impressionnante. Et quand il fallait qu’on fasse nos devoirs, elle ne nous laissait pas nous en sortir facilement. Si on traînait trop, on entendait son fameux « Oh la barbe ! », qui résumait bien sa patience mise à l’épreuve.
L’odeur de son parfum me revient souvent. Parfois, elle était accompagnée d’une petite touche de tabac froid, un détail qui, je suis sûr, ne faisait pas partie du parfum, mais qui fait partie de son empreinte. Ces petites choses qui nous rappellent les gens qu’on aime. Je me souviens aussi de cette fois où j’avais voulu masquer l’odeur de cigarette avec trop de parfum, mais j’avais oublié mes mains. Ma mère l’a bien repéré, et mamie, avec son flair, a répondu : « Non, ça ne sent rien du tout. » Une vraie sauveuse.
Je pense à ces dernières vacances de Noël, où mamie avait passé la nuit à faire la fête avec nous. Elle n’avait rien perdu de son énergie et de sa joie de vivre, malgré les années.
Je tiens aussi à transmettre les hommages de Chaïma, que tu adorais entendre chanter. Elle pense à toi avec beaucoup d’affection.
Je n’oublierai jamais son soutien, notamment pendant mes études. Quand j’étais un peu moins sérieux qu’il aurait fallu, elle était toujours là pour m’aider, sans jugement, simplement présente quand il le fallait.
Et même si elle ne le montrait pas toujours, j’ai toujours eu la faiblesse de croire… enfin, j’en suis sûr, que mon humour réussissait à la faire sourire.
Ce que je retiens d’elle, c’est sa force, sa persévérance. Elle restera toujours un modèle pour moi.
Merci mamie.
Louis :
MAMIEMINE
JE SUIS LÀ AUJOURD’HUI POUR TE DIRE MERCI
MERCI D’AVOIR ÉTÉ LÀ, MÊME DISCRÈTEMENT, MÊME
FATIGUÉE…
QUAND JE SUIS ARRIVÉ DANS LA FAMILLE, BIEN DES ANNÉES
APRÈS ÉLÉA ET GREGOIRE, TU ÉTAIS DÉJÀ BIEN PRISE PAR LA
SANTÉ DE PAPI, PAR LA TIENNE AUSSI….
MAIS TU M’AS ACCUEILLI AVEC DOUCEUR, À TA FAÇON.
NOTRE COMPLICITÉ N’AVAIS PAS BESOIN DE GRANDS MOTS
ELLE ÉTAIT SILENCIEUSE MAIS SINCÈRE.
TU M'AIMAIS ET MOI JE T'AIMAIS AUSSI.
JE ME SOUVIENDRAIS TOUJOURS DE NOS NOËLS - QUI
RESSEMBLAIENT PLUS À DES NOUVEL AN !
DE CES SOIRÉES OÙ TU RESTAIS ÉVEILLÉE JUSQU'AU PETIT
MATIN, À RIRE, À SAVOURER L’AMBIANCE, À JOUER À DES JEUX
ENDIABLÉS AVEC NOUS TOUS, À ÉCOUTER SHAIMA CHANTER
PENDANT QUE PAPA JOUAIT À LA GUITARE.
TU ÉTAIS HEUREUSE DANS CES MOMENTS LÀ, ET MOI AUSSI…
AUJOURD’HUI, JE TE DIS AU REVOIR AVEC ÉMOTION
MAIS JE GARDERAI TOUJOURS UNE PLACE POUR TOI DANS
MON COEUR
JE T’EMBRASSE TRÈS FORT, JE T’AIME
TON PTITLOUIS
Sandrine :
Maman chérie,
Tu es née le 10 avril 1945 à Angers,
entre les ruines de la guerre…
et l’espoir du monde d’après.
Tu étais la fille d’un père marqué par les deux guerres,
et d’une mère droite, forte, sincère.
Tu as grandi avec le sens du devoir,
le goût de l’élégance,
et la fidélité comme boussole.
Brillante, sérieuse,
tu as suivi des études de notaire,
déjà animée par ce mélange de rigueur et d’humanité
qui te définissait si bien.
Et puis,
un jour d’été 1968,
à Peñíscola, tout a joliment basculé.
Tu y étais partie seule,
un peu avant l’arrivée de tes parents.
C’est là que tu as rencontré papa.
Ton grand amour. Le seul. Le vrai.
Vous vous êtes mariés en mai 1969.
Tu as quitté Angers,
ta famille, tes amis,
pour le suivre à Pau.
Non par effacement…
mais par engagement.
Simplement par amour.
Peñíscola n’a jamais quitté vos vies.
C’était votre point d’ancrage,
votre refuge,
votre royaume de rires et de partages.
C’est là que votre histoire a commencé.
Et j’aime à croire que c’est là que vos âmes se retrouvent
aujourd’hui…
Vous avez vécu un amour rare
Fort Fusionnel Incandescent
Toi, la beauté pure au coeur lumineux,
Lui, le solaire, l’intellectuel, le rieur
Vous étiez deux moitiés d’un tout.
Heureux d’échanger sur vos lectures, sur la vie, de jouer à la
belote, de danser, de programmer ou de vivre des fêtes
mémorables ……..
Tu l’as accompagné dans toutes ses joies,
dans tous ses combats…
Et même pendant les tiens qui furent nombreux
malheureusement.
Et je n’oublie pas que les quatre dernières années de la vie de
papa,
tu as veillé sur lui avec un dévouement immense.
Quand il est parti, le 26 février 2015,
ton monde s’est effondré
Mais tu es restée debout
Digne, brisée, mais droite.
Et moi… je me suis rapprochée encore un peu plus.
Parce que je savais…
Pour certains, tu n’étais pas toujours facile à apprivoiser.
Tu pouvais paraître distante.
Mais ceux qui savaient attendre,
ceux qui gagnaient ton attention,
découvraient une femme pleine de finesse,
d’un humour parfois piquant mais toujours juste,
et d’une générosité infinie,
À ta manière
Avec pudeur, Avec classe.
Et puis, en 1997,
la naissance d’Éléa et Grégoire t’a comblée.
Tu es devenue une grand-mère tendre, curieuse, fidèle
Extrêmement présente,
Tu as pris ce rôle à bras-le-cœur,
comme tout ce que tu aimais.
Quatorze ans plus tard,
quand Louis est arrivé,
ce fut une surprise pour toi
dans un quotidien déjà chargé par ta santé et celle de papa.
Mais tu l’as accueilli avec bonheur
Avec délicatesse.
Et lui, il a su t’aimer comme tu étais :
sa mamie, précieuse, discrète, différente… mais présente à sa
manière.
Ces dix dernières années, j’ai été ton appui
Ta complice, Ton témoin.
Et je n’échangerais rien de tout cela.
Nous nous sommes tant donné.
Aujourd’hui, je rends hommage à la femme que tu es.
À cette passion que tu as vécue.
À cet amour que tu as incarné.
Mais demain…
Quand cette journée d’hommages et de prières sera derrière
moi,
quand les fleurs se faneront,
que les silences se feront plus lourds,
Comment gérer ton absence ?
Il me faudra apprendre à vivre sans ton regard,
Sans ta voix, sans tes "tu me racontes ?”
, sans tes “je t’aime”
et tes “moi plus”
...
Il me faudra vivre avec ce vide immense
Mais aussi avec tous les trésors que tu laisses en moi :
Ton amour
Ta force
Et cette tendresse pudique qui disait tout.
Je regarderai Peñíscola autrement désormais.
Je la regarderai comme le point d’ancrage de votre histoire,
le lieu où tout a commencé…
et peut-être, celui où tout recommence autrement…
Tu rejoins papa, les chiens, les copains, tes parents…
Et je vais tout faire pour que cela m’apaise, promis
Je t’aime maman
Je t’aime fort fort fort